Souvent nommée la « province énergie », l’Alberta est la province la plus dynamique et la plus florissante du Canada, ainsi que le moteur de la croissance économique du pays grâce à l’importance de son secteur énergétique. Même si son économie fut en récession en 2016, la province a toujours dominé le pays en matière de croissance économique. Son PIB s’élèvait à 339,2 Md CAD en 2017, représentant 15,9 % du PIB du Canada. Par cette croissance économique, l’Alberta est aujourd'hui l'une des destinations d’immigration les plus populaires grâce à son économie et à sa qualité de vie. La province bénéficie en effet du taux de chômage le plus bas du pays, soit 3,9 %, un taux bien en-dessous de la moyenne nationale qui est de 6,8 %. Ce taux de chômage, combiné à la croissance de la population ainsi qu’au nombre d'emplois créés, révèle qu'il existe de nombreuses opportunités d'emplois disponibles pour les immigrants souhaitant s’établir dans la région. La province est également peu favorable à l'interventionnisme économique. Par conséquent, elle est celle avec le niveau de taxation le plus bas au Canada avec des impôts sur le revenu des particuliers les moins élévés du pays.
En moyenne, les 4,2 millions d'habitants de la province sont les plus jeunes de toutes les provinces canadiennes avec un âge médian de 36,3 ans. De plus, 68,7 % de la population active est âgée de 25 ans et est titulaire d'un diplôme universitaire ou d'un certificat d'études postsecondaires.
La capitale provinciale d'Edmonton est le siège du gouvernement albertain. L'Alberta est une démocratie parlementaire avec une Assemblée législative constituée de 87 députés. La politique de l’Alberta est bien plus conservatrice que celle des autres provinces canadiennes. Le gouvernement actuel est formé par le Parti Conservateur Uni, créé en 2017 par la fusion du Parti Wildrose et du Parti Progressiste-Conservateur. Depuis le 11 octobre 2022, la Première ministre de l'Alberta est Danielle Smith.
L’économie albertaine repose sur les ressources énergétiques, forestières, agricoles et touristiques. L'économie est menée par l’industrie de l'énergie, un des principaux employeurs de la province, avec plus de 275 000 emplois. Outre l’industrie du pétrole et du gaz, l’industrie forestière demeure importante, avec une valeur de plus de 4 milliards de dollars canadiens par année. L’Alberta possède également une importante industrie agricole, qui constitue une grande partie de la culture et de l’économie de la province. En 2020, les exportations agricoles ont totalisé plus de 12,4 milliards de dollars canadiens, dont 5,8 milliards en produits agricoles primaires et 6,7 milliards en produits à valeur ajoutée, et employé plus de 69 800 albertains. La production agricole de l'Alberta est largement destinée à l'exportation.
Des sondages internationaux classent les villes de Calgary et d’Edmonton parmi les villes au monde les meilleures où travailler. La ville de Calgary concentre la quasi-totalité des sièges sociaux des sociétés canadiennes et étrangères du secteur des hydrocarbures. La ville d’Edmonton constitue, quant à elle, une base arrière industrielle pour les chantiers de Fort McMurray dédiés à l’extraction du pétrole.
Bien que le secteur pétrolier et gazier demeure la plus grande industrie de la province (16 % du PIB de la province), les parts du PIB dans d'autres secteurs comme la construction, l'immobilier, la finance, les assurances, ou encore la vente de boeuf et de céréales sont également importantes.
Par ailleurs, avec deux des plus grands aéroports internationaux du pays, une infrastructure ferroviaire et intermodale intégrée ainsi qu’une industrie de camionnage florissante, l'Alberta offre un accès aux plus grands marchés du monde. Des routes aériennes et terrestres partent d'Edmonton pour desservir l'Alaska, le nord-ouest canadien et relie des voies de transport mondiales.
Le secteur de la transformation des aliments en Alberta a connu une croissance rapide au cours des dernières années. En 2020, il s'agissait du plus grand secteur manufacturier de la province avec 15,5 milliards de dollars canadiens de ventes de fabrication d'aliments. L'Alberta compte également plus de 20 centres de recherche et d'innovation spécialisés dans les cultures et les céréales, la volaille et le porc, l'agronomie, les biomatériaux et la salubrité des aliments. Les gouvernements fédéral et provinciaux offrent des incitations fiscales importantes pour effectuer des projets de recherche et de développement dans ces domaines. Le secteur est également soutenu par des institutions universitaires qui mènent des recherches et proposent des programmes en agriculture et en agro-industrie. Les agriculteurs et les éleveurs collaborent avec cet écosystème technologique pour développer et mettre en œuvre des technologies innovantes afin de produire des rendements plus élevés, tout en maintenant la qualité et la durabilité de leurs produits. Il a été estimé que les entreprises agroalimentaires de l'Alberta dépenseront 684 millions de dollars canadiens pour la transformation numérique d'ici 2024.
L'Alberta est la principale province productrice de pétrole brut au Canada et représentait 80 % de la production totale du pays en 2020. Plus des trois quarts de la production de pétrole brut de l'Alberta proviennent des sables bitumineux situés dans le nord de la province. Avec des réserves estimées à 170 milliards de barils de pétrole, soit 13% des réserves mondiales, l’Alberta constitue également la troisième réserve mondiale de pétrole derrière le Vénézuela et l’Arabie Saoudite.
La viabilité de l’industrie pétrochimique actuelle de la province repose sur l’accès à un approvisionnement sûr et économique à long terme de matières premières liquides de gaz naturel (en particulier l’éthane) et sur la capacité de développer des produits appropriés à des prix compétitifs pour les marchés internationaux. Les entreprises du secteur varient en taille de quelques employés à plusieurs centaines. La province compte également le plus grand nombre d'ingénieurs par habitant du pays, avec un vaste bassin de main-d'œuvre spécialisée dans le génie pétrolier et chimique. La main-d’œuvre qualifiée de la région est composée de différents types de profil, allant des gens de métier aux spécialistes de l’environnement, en passant par les ressources humaines et les ingénieurs.
L’industrie pétrolière et gazière de l’Alberta est la plus performante au monde en ce qui concerne de nombreux aspects du développement énergétique. Les collaborations entre l’industrie, le gouvernement et les établissements d’enseignement supérieur sont directement responsables des principales technologies actuellement utilisées dans le secteur énergétique de l’Alberta.
L'Alberta est un endroit idéal pour l'industrie aéronautique grâce à ses terres abondantes et ses grands espaces qui offrent d'excellentes conditions de vol. La province est donc l'endroit idéal pour former des pilotes, d'autant plus que l'industrie mondiale fait face à une pénurie de main-d'œuvre. L'aviation d'affaires est également un contributeur majeur à l'économie de l'Alberta. La province abrite en effet 420 des 1900 aéronefs d'affaires immatriculés au Canada. Les entreprises albertaines assurent également l'entretien, la réparation, la révision et la transformation d'aéronefs militaires et commerciaux. Ce sous-secteur de haute technologie produit aussi divers composants, tels que des pièces d'avion et des moteurs.
Basée à Calgary, la compagnie aérienne WestJet propose des vols réguliers vers 100 destinations en Amérique du Nord, en Amérique centrale, dans les Caraïbes et en Europe.
Par ailleurs, le secteur de l'aviation est soutenu par de vastes réseaux ferroviaires et routiers, ainsi que par d'importants centres de logistique et d'entreposage. En tant que portion nord du corridor CANAMEX et siège de deux transporteurs ferroviaires transcontinentaux, l'Alberta constitue donc un acteur important du transport terrestre. La province possède la troisième plus grande industrie de camionnage de marchandises du pays avec 3 622 entreprises. Alors que la pratique du e-commerce ne cesse de se répandre, la demande en aviation et dans une logistique performante augmente et l'Alberta se positionne comme une plaque tournante de distribution importante en Amérique du Nord.
La province de l’Alberta est une cheffe de file en matière de décarbonisation de l'énergie. Au cours de la dernière décennie, la province a réduit l'intensité de ses émissions de carbone de son réseau électrique ainsi que de son secteur pétrolier et gazier. D'ici 2023, la production d'électricité en Alberta sera sans charbon et le réseau électrique produira environ 20 mégatonnes d'émissions totales de gaz à effet de serre (GES) par an, soit moins de la moitié du niveau de 2015. De plus, la province atteindra son objectif de réduction de méthane de 45 % d'ici 2025, démontrant ainsi son engagement à réduire les émissions de carbone. L'Alberta a été le premier gouvernement régional en Amérique du Nord à s'engager à réduire ses émissions de méthane dans le secteur pétrolier et gazier.
La province abrite également deux des 18 projets mondiaux dans la réduction des émissions de GES. Le plus récent, l'Alberta Carbon Trunk Line, peut séquestrer 14,6 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Le carbone capturé est ensuite utilisé pour produire de l'hydrogène. L’Alberta, aux côtés de la Colombie-Britannique et du Saskatchewan, peut produire de l’hydrogène à la moitié du coût de gros du diesel et dispose des plus importantes ressources en capture et stockage de carbone au Canada. Le fort engagement en faveur de l'environnement dans le secteur de l'énergie offre des opportunités d'investissement, y compris dans les technologies propres et les services environnementaux liés à la décarbonisation de l’énergie.
La province a développé une expertise mondiale dans les domaines de la gestion d'actifs, la négociation, les fusions et acquisitions, les services bancaires aux entreprises, l'émission d'actions et dans le secteur de l'assurance.
Les entreprises de technologie financière se sont entre autre spécialisées dans la blockchain, la crypto-monnaie, l'insurtech, la technologie de paiement, les marchés de capitaux et les investissements. Alimentés par des investissements importants dans le secteur de l'énergie, les services financiers de l'Alberta ont connu une croissance exceptionnelle au cours de la dernière décennie.
La ville de Calgary est considérée comme l'un des quatre centres financiers mondiaux du Canada, avec un groupement de plus de 1400 sociétés de services financiers employant plus de 20 000 personnes. La ville abrite également un réseau fintech émergent, bien intégré aux marchés mondiaux. De plus, 75 % des 20 principales banques d'investissement mondiales ont des succursales en Alberta. La ville d’Edmonton est, quant à elle, l'un des principaux centres canadiens de gestion d'actifs et d'entreprenariat bancaire. Quatre des plus grandes institutions financières de l'Ouest canadien ont leur siège social à Edmonton, dont l'un des plus grands gestionnaires de fonds d'investissement institutionnels du pays.
Grâce à un solide vivier de talents, l'Alberta est un pôle technologique mondial. La province abrite plus de 3 000 entreprises technologiques.
Edmonton est l'un des trois centres au cœur de la Stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle (IA) du Gouvernement du Canada, conçue pour développer l'expertise du pays en matière d'intelligence artificielle et d'apprentissage automatique (ML). DeepMind, la filiale d'intelligence artificielle de Google, a salué l'incroyable talent émergeant de l'Université de l'Alberta lorsqu'elle a choisi Edmonton pour son premier laboratoire de recherche en dehors du Royaume-Uni. Les entreprises Benevity, Shareworks, Enverus Intelligence Research Inc. et Parvus Therapeutics sont quant à elles basées à Calgary.
L’agriculture est le deuxième secteur le plus important en Alberta. La province produit et exporte une quantité importante de produits agricoles primaires et transformés de haute qualité. Environ un tiers de la superficie de l'Alberta est à usage agricole. La moitié de ces terres agricoles sont utilisées pour faire pousser des cultures et le reste pour élever du bétail. Avec 20,3 millions d’hectares de terres agricoles, un ensoleillement abondant et de vastes réseaux d'irrigation, le secteur des cultures est très diversifié. Les exploitations sont essentiellement tournées vers l'élevage bovin, le canola et les cultures céréalières. Les cultures spéciales telles que la betterave à sucre, les pommes de terre, les pois et les graines de moutarde sont également importantes.
Les bovins de boucherie dominent la production animale faisant de l’Alberta la première province productrice de bœuf au Canada. Les porcs, la volaille et les moutons sont également élevés dans la région.
Les forêts couvrent plus de la moitié (58 %) de la superficie de l’Alberta, soit 38 millions d'hectares. De cette superficie boisée, environ 60 % (22,5 millions d'hectares) sont considérés comme propices à la récolte. Le tremble, l'épinette blanche et les pins sont les principales espèces commerciales et sont utilisés dans la production de bois d'œuvre, de panneaux à copeaux orientés, de papier journal, de pâte à papier et de papier.
Annuellement, le gouvernement de la province autorise la récolte de 30,7 millions de m3 d’arbres, dont 18,7 millions de m3 de conifères et 12 millions de m3 de feuillus.
L’Alberta est un leader mondial dans l'industrie du gaz. Située au cœur du bassin sédimentaire de l'Ouest canadien, la province abrite de vastes gisements de gaz naturel et produit plus de 70 % du gaz naturel commercialisable du pays et des minéraux essentiels, dont le lithium et la magnétite. Le gaz naturel de la province est compétitif et se négocie à prix réduit par rapport aux fournisseurs américains, produisant une matière première abordable et fiable pour les usines pétrochimiques. En 2020, l'Alberta a produit en moyenne 9,72 milliards de pieds cubes par jour de gaz naturel, soit 63 % de la production canadienne totale cette année-là.
L'Alberta compte également plusieurs usines pétrochimiques capables de transformer l'éthane, le méthane et le propane en produits à valeur ajoutée tels que l'essence, les engrais et le plastique. Les quatre usines de craquage d'éthane de la province ont une capacité de production de 4,1 millions de tonnes par an, ce qui représente près de 80 % de la capacité totale de production d'éthylène au Canada.
Les gouvernements fédéral et provinciaux se sont engagés à établir des partenariats avec l’industrie ayant pour objectif de relever les défis du secteur industriel. La province assure un climat propice aux affaires, mettant un accent prononcé sur la recherche et le développement. Le gouvernement fédéral offre des incitations fiscales importantes et un régime fiscal le plus généreux pour la recherche et le développement au sein des pays du G-7.
Le tourisme en Alberta est un important moteur de l’économie de la province. Le secteur soutient plus de 127 000 emplois et a généré environ 8,3 milliards de dollars canadiens en dépenses touristiques en 2014. 40 % de ces dépenses, soit environ 3,3 milliards de dollars, provenaient de visiteurs résidents hors de la province et de touristes internationaux.
L'Alberta compte 5 sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, plus de 480 parcs provinciaux, 18 sites historiques provinciaux et 5 parcs nationaux. La province contient une grande partie des montagnes Rocheuses. La destination touristique la plus emblématique de l'Alberta est le magnifique parc national de Banff et son lac Louise de couleur vert émeraude. Avec plus de 6 000 kilomètres carrés de paysages préservés, la région abrite de nombreux sentiers de randonnée, des terrains de camping, de nombreuses pentes de ski, des terrains de golf, des sources chaudes et des rivières sauvages idéales pour le rafting.
Concernant l’exportation, l’Alberta joue un rôle prédominant au Canada. Par exemple, dans le secteur de l’agroalimentaire, la province est le premier exportateur de produits carnés et le troisième exportateur de produits agroalimentaires au Canada, derrière la Saskatchewan et l’Ontario. Les États-Unis restent le principal partenaire commercial de l'Alberta, représentant 40,5 % des exportations. Les exportations vers la Chine représentent le deuxième marché le plus important de l'Alberta, suivies de celles avec le Japon.
L’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) est une version révisée de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signée le 1er janvier 1994, qui avait pour but de faciliter les échanges commerciaux entre les États Unis, le Mexique et le Canada. En plus d’être l’accord commercial le plus ambitieux de l’histoire, l’ALENA a également créé la plus grande zone de libre-échange du monde et a permis de réunir deux pays développés riches et un État moins développé. L’accord a ainsi permis de favoriser le développement du commerce international en supprimant les barrières douanières tarifaires et non tarifaires et les réglementations nationales susceptibles de restreindre l’importation des biens et des services. En 2017, le président des États-Unis, Donald Trump, a menacé de renégocier l’accord, voire de l’annuler. Après de nombreuses renégociations, l'ALENA fut remplacé par l’ACEUM le 1er juillet 2020. Ce nouvel accord facilite l’admission temporaire des hommes et femmes d’affaires qui ont la citoyenneté américaine, mexicaine ou canadienne et qui sont engagés dans le commerce de biens ou de services ou dans les activités d’investissement. L’accord supprime également la nécessité pour tous les hommes et femmes d’affaires qui y sont assujettis d’obtenir une étude d’impact sur le marché du travail. Enfin, dans le cas des professionnels et des personnes mutées à l’intérieur d’une société, l’ACEUM accélère le processus de demande car la demande peut être présentée au point d’entrée du pays.
L’Union européenne (UE) est le deuxième partenaire commercial du Canada. L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne offre aux entreprises canadiennes un accès préférentiel au marché de l’UE et d’excellentes possibilités de croissance dans cette région. Le 21 septembre 2022 marque le cinquième anniversaire de l'application provisoire de l'AECG. L'accord entrera pleinement en vigueur lorsque tous les États membres de l'UE auront achevé le processus de ratification. D'ici là, l'application provisoire de l'AECG se poursuit et reste accessible aux entreprises canadiennes et européennes. Depuis sa création, l’AECG a permis une augmentation conséquente des échanges commerciaux bilatéraux et offert un contexte particulièrement favorable aux entrepreneurs des deux côtés de l’Atlantique.
L’Alberta offre ainsi d’intéressantes perspectives aux entreprises françaises, spécialisées dans la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures (pétrole brut), qui souhaitent s’implanter et se développer en Amérique du Nord