Avec un PIB nominal de 306,3 Md CAD en 2019, la Colombie-Britannique (C.-B.) représente 13,3 % du PIB canadien, ce qui en fait la quatrième province derrière l’Ontario, le Québec et l’Alberta en terme de résultats économiques. La province constitue également la troisième région de destination des immigrants en 2019 et elle est l’une des provinces canadiennes les moins endettées.
Le gouvernement provincial de la C.B. s’occupe des activités comme l’éducation, la santé, les autoroutes et édictent des lois qui visent la population de la province. Victoria est la capitale administrative et le siège du Parlement. L'Assemblée législative se compose de 87 députés élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour, pour un mandat de 4 ans.
La Colombie-Britannique a un gouvernement majoritaire néo-démocrate. La 42e législature a été élue le 24 octobre 2020. Le premier ministre de la province est John Horgan (pour un second mandat) et la lieutenante-gouverneure est Janet Austin. L'opposition officielle est formée par le Parti libéral de la Colombie-Britannique.
La vision du gouvernement de la C.-B. pour l’avenir économique de la province est celle d’une économie inclusive, durable et innovante. La province offre des possibilités d'investissement et de faire des affaires dans de nombreux secteurs industriels et attire des investisseurs du monde entier. Ses importantes ressources naturelles, énergétiques, minières et forestières, son économie diversifiée, ses faibles impôts, ainsi que son système financier stable et bien réglementé représentent des atouts de taille pour les investisseurs.
Le PIB de la province est composé à 75,7 % de production de services et à 24,3 % de production de biens. En 2019, la production industrielle représentait 13,4 % du PIB de la province, le secteur de l’énergie 5,5 % et le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) 4,5 %. En ce qui concerne la destination des exportations, en 2019, 50,6 % de la valeur des exportations fut à destination des États-Unis, 14,5 % à destination de la Chine et 10,3 % du Japon.
Le marché de la C.-B. est soutenu par des systèmes portuaires, ferroviaires et routiers entièrement intégrés. Vancouver constitue une plateforme de correspondance privilégiée vers les marchés asiatiques en pleine croissance et représente un carrefour de transport international de premier plan, grâce au Port de Vancouver, le plus grand port du pays et le plus près de l’Asie. Celui-ci relie l'industrie forestière de la province avec plus de 170 économies à travers le monde, tandis que le port de Prince Rupert, situé au Nord de la C.-B. abrite le port naturel le plus profond d'Amérique du Nord et la voie de navigation la plus rapide d'Amérique du Nord vers la Chine.
L'Aéroport international de Vancouver (YVR) est également régulièrement reconnu par les passagers comme le meilleur aéroport d'Amérique du Nord. C’est le deuxième aéroport le plus fréquenté au Canada.
La région du Grand Vancouver est le cœur économique de la province avec 2,7 millions d’habitants. Les entreprises et les instituts de recherche implantés dans la région sont reconnus à l'échelle internationale et sont des moteurs mondiaux pour la recherche, l'expérimentation et l’innovation.
La Colombie-Britannique compte plus de 150 entreprises agrotechnologiques, les plus grandes employant plus de 100 personnes.
Le gouvernement de la province explore continuellement de nouvelles façons de soutenir l'augmentation de la production alimentaire et l'innovation dans la transformation des aliments, tout en veillant à ce que les normes de durabilité, de qualité et de sécurité de classe mondiale soient respectées. Une expertise régionale s'est ainsi développée dans les domaines de l'agriculture verticale, de la robotique agricole, de la génomique agricole, de l'agriculture cellulaire, ainsi que des technologies de transformation des aliments et de réduction des déchets.
En 2019, le secteur agrotechnologique de la province a généré environ 500 millions de dollars de revenus.
En raison de ses crédits d'impôt compétitifs et un soutien financier conséquent de la part du gouvernement provincial pour la production de films, la télévision et les médias numériques interactifs, la Colombie-Britannique a acquis la réputation d'être l'un des principaux centres de médias créatifs au monde. La province offre un soutien substantiel aux secteurs numériques grâce à des organisations telles que Creative BC et DigiBC et des programmes comme le Fonds des médias du Canada.
La région est un centre international de production de jeux sur consoles et compte 600 entreprises de médias numériques et des groupes de jeux créatifs de premier plan comme EA (Electronic Arts), Microsoft, Relic Entertainment (Sega), Eastside Games, IGG Games, Kabam (Net Marble). Au total, ces entreprises emploient plus de 16 000 travailleurs à travers la province.
La C.-B. est également une plaque tournante émergente pour la technologie de réalité virtuelle et augmentée. La région du Grand Vancouver compte plus de 260 entreprises de technologie de réalité virtuelle immersive, dont Microsoft, Cloudhead Games et Archiact ; plaçant ainsi la région juste derrière la célèbre Silicon Valley. Au total, ces entreprises de technologies immersives ont généré 2,3 milliards de dollars de revenus annuels en 2019.
La Colombie-Britannique est également le plus grand centre cinématographique à service complet au Canada, le troisième en Amérique du Nord et est considérée comme un des cinq meilleurs centres de production cinématographique au monde. La province offre une gamme diversifiée de lieux de production avec près de 250 000 mètres carrés d'espace de studio au travers la province. Communément appelé “l’Hollywood du Nord”, la ville de Vancouver est considérée comme un centre mondial d’animation et d'effets spéciaux, de cinéma et de télévision et héberge certains des plus grands studios du monde.
La Colombie-Britannique est à l'avant-garde de l'innovation verte. Avec les taux de croissance du secteur technologique les plus élevés du Canada, la province compte des entreprises faisant partie des leaders mondiaux. Celles-ci sont axées sur la gestion de l'eau et des déchets, les transports propres, le traitement de dessalement, la capture du carbone et les énergies renouvelables.
La région compte 200 entreprises générant 1,7 milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel. Les principales entreprises de technologies propres et climatiques de C.-B. sont Awesense, Axine Water Technologies, Ballard Power Systems, Damon Motorcycles, General Fusion, MineSense Technologies, Saltworks Technologies, Svante. De plus, 3 000 étudiants sortent diplômés chaque année des programmes d'ingénierie et de sciences appliquées offerts par la province.
En 2021, le gouvernement de C.-B. s'est associé au gouvernement du Canada et à l’entreprise Shell pour établir un nouveau centre pour l'innovation et l'énergie propre, avec un financement initial de 105 millions de dollars. Le centre réunira des innovateurs, des représentants de l'industrie, des gouvernements et des universitaires afin d’accélérer la commercialisation et la mise à l'échelle des technologies d'énergie propre au travers de la province.
Vancouver est également classée parmi les 10 principales villes de technologies propres du monde par la Global Cleantech Cluster Association.
La Colombie-Britannique est également un chef de file dans l’utilisation de véhicules à émission zéro (VZE) avec la plus forte adoption de VZE par habitant en Amérique du Nord. La province possède l'un des plus grands réseaux de recharge publics au Canada, avec plus de 2 500 bornes de recharge publiques à la fin de 2020.
Le secteur de la technologie de pointe est en plein essor dans la région du Grand Vancouver. En 2019, Vancouver a été nommée parmi l'une des 25 meilleures villes au monde pour son écosystème de startups et la première ville pour la croissance de l'emploi dans le secteur de la technologie de pointe au Canada, la plaçant au 15ᵉ rang à l'échelle mondiale.
Les entreprises de la province ont une notoriété mondiale dans les systèmes d’informatique quantique dans les secteurs de l'aérospatiale, de la biomédecine et de la fabrication.
De plus, la Colombie-Britannique est le deuxième plus grand centre d'intelligence artificielle (IA) et est en train de devenir une plaque tournante mondiale de la recherche dans ce domaine. Soutenues par des programmes gouvernementaux et les travaux de recherche générés par les universités et laboratoires de la région, de nombreuses entreprises canadiennes d'IA s’installent en C.-B. Des entreprises technologiques internationales établies, comme Amazon, Tableau, Fujitsu, Change Healthcare se tournent également vers la province pour accroître leur capacité en IA, renforçant ainsi la réputation de la province en tant que plaque tournante de la technologie numérique et de l'innovation. La proximité de la région du Grand Vancouver avec les plus importants pôles de conception de logiciels mondiaux (Portland, Seattle) favorise également l’essor du secteur.
Les gouvernements du Canada et de la C.-B. offrent également une gamme d'initiatives pour soutenir le secteur de l'IA, comme le BC Tech Fund, un fonds de capital-risque de 100 millions de dollars qui investit dans des entreprises technologiques émergentes telles que D-Wave, le premier fournisseur commercial d'ordinateurs quantiques au monde.
Les secteurs des ressources naturelles (foresterie, exploitation minière, agroalimentaire et énergie) représentent environ la moitié de la base économique de la province. L’économie de la Colombie-Britannique reste dépendante des exportations de ressources naturelles. Les exportations internationales de la province représentent 43,5 Md CAD soit 8 % des exportations canadiennes. Une part significative de l’activité du secteur manufacturier est directement liée à la transformation des matières premières. À eux seuls, le bois (7,5 Md CAD), le charbon (6,7 Md CAD) et le gaz naturel (2,7 Md CAD) constituent 39 % des exportations de la province en 2019.
Les services d’accès représentent quant à eux 14 % de la base économique de la province. Ils comprennent les services de transport et de logistique associés aux ports maritimes de Vancouver et de Prince Rupert, à l'aéroport international de Vancouver et aux systèmes de transport routier et ferroviaire de la Colombie-Britannique.
Ensemble, les ressources naturelles et les services d'accès représentent les deux tiers de la base économique de la province. Les autres activités manufacturières contribuent à hauteur de 16 % aux recettes d'exportation, tandis que les secteurs de haute technologie et de la production cinématographique contribuent à 6 %. Enfin, les exportations de tourisme de loisirs et de services financiers, d'assurance et d’immobiliers contribuent à hauteur de 7 % aux recettes d'exportation.
La taille impressionnante de la Colombie-Britannique (944 735 km²), sa géographie diversifiée et son climat tempéré facilitent la culture d'un large éventail d'aliments. En 2018, la province a exporté pour 4,5 milliards de dollars de produits agricoles, de fruits de mer et d’aliments transformés vers 149 pays. Les États-Unis sont le plus grand marché d'exportation, avec une valeur de plus de 3 milliards de dollars. Les autres marchés d'exportation importants sont la Chine avec une valeur de 532 millions de dollars, le Japon avec 224 millions de dollars, la Corée du Sud avec 73 millions de dollars et Hong Kong avec 73 millions de dollars.
Les fermes et ranchs de Colombie-Britannique produisent du bœuf, des produits laitiers, du poulet, de la dinde, des œufs, du porc, du mouton, de l'agneau et d'autres animaux et produits d'origine animale. La province a exporté pour plus de 364 millions de dollars d'animaux et de produits d'origine animale en 2018. Les agriculteurs ont produit quant à eux 245 400 tonnes de céréales et d'oléagineux en 2018, dont du blé, du canola, de l'avoine et de l'orge.
De plus, la production du sous-secteur agricole a augmenté de 11,5% en volume en raison de l’accélération de la production légale de cannabis.
La Colombie-Britannique est la deuxième province viticole du Canada. Son industrie vinicole est mondialement reconnue et comprend plus de 350 établissements agréés. Plus de 80 cépages différents sont produits dans la province, les 10 principaux cépages étant le Merlot, le Pinot Gris, le Chardonnay, le Pinot Noir, le Cabernet Sauvignon, le Gewürztraminer, le Cabernet Franc, le Riesling, le Sauvignon Blanc et la Syrah.
La Colombie-Britannique produit également des cidres, des bières et des spiritueux (du whisky et de la vodka) de manière artisanale, et est reconnue comme un producteur de qualité supérieure d'eau de source glaciaire et d'une variété de jus de fruits et de légumes.
Le secteur des produits de la mer produit plus de 100 espèces différentes de poissons sauvages et d'élevage, de crustacés et de plantes marines, grâce à des zones de pêche, des rivières d'élevage de saumon de renommée mondiale et des zones d'élevage océaniques vierges.
Ces riches récoltes de poissons et de fruits de mer sont expédiées vers les marchés d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord. Les principales exportations comprennent le saumon, le crabe, les crevettes, les panopes, le merlu, le hareng, le flétan, le thon, les oursins, les huîtres, la morue charbonnière, les palourdes, la plie et les concombres de mer.
La Colombie-Britannique compte six espèces approuvées pour afficher le label du Marine Stewardship Council (MSC): le flétan, le merlu, le thon germon, le saumon rouge, le saumon kéta et le saumon rose. Le label MSC “Pêche durable” garantit que les poissons ont été pêchés de manière responsable et en respectant l'environnement marin et que les pêcheries ont respectées les 3 principes fondamentaux suivants: stocks de poisson durables, impact environnemental minimisé et gestion efficace des pêcheries.
L'exploitation des forêts est une activité économique très importante en Colombie-Britannique, faisant de la province l'un des plus grands exportateurs de produits du bois au monde. Environ 80 000 emplois dépendent directement de l’exploitation forestière à travers la province.
Les forêts recouvrent 56 % de la superficie totale de la région qui contient l’une des seules forêts pluviales au climat tempéré en Amérique du Nord. Les arbres qui y poussent sont propices au commerce du bois et au secteur de la construction (charpentes, meubles, bateaux).
L’exploitation forestière en Colombie-Britannique représente environ 33 % de toute l’exploitation forestière du Canada, ce qui en fait la province ayant la plus grande part du marché. Les revenus de l’industrie du bois d’œuvre peuvent atteindre jusqu’à 14 milliards de dollars annuellement. L’industrie est la plus efficace à l’intérieur des terres. L’exploitation des forêts y représente 60 % de toute l’industrie de la province.
La province abrite également de nombreuses petites et moyennes entreprises offrant une vaste gamme de produits du bois, notamment du bois traité, du bois d'ingénierie, des bardeaux de fente, ainsi que des pâtes à papier, de la biomasse et des granulés de bois.
L’industrie minière occupe le troisième rang du secteur économique en Colombie-Britannique. La province compte de nombreuses mines de cuivre, d’or et de zinc, mais les ressources les plus importantes demeurent le charbon, le pétrole et le gaz naturel. La valeur totale des minéraux extraits est estimée à 5,7 milliards de dollars canadiens, tandis que les investissements en matière d'exploration se sont élevés à 367 millions de dollars en 2019.
Les produits énergétiques représentent environ 28 % des exportations internationales en 2019. En comparaison, les produits de l’agriculture et de la pêche représentent 5 % des exportations internationales, tandis que les équipements automobiles, aéronautiques, électroniques, électriques et machines industrielles représentent 12,3 %.
Le budget de la province soutient également financièrement la poursuite de la croissance du secteur minier, avec plus de 600 millions dollars consacrés à la prospection minière en 2021. Cela représente une hausse de 50 % par rapport à l’année précédente. C’est le montant investi le plus élevé de la décennie, alors que la demande en minéraux est en hausse dans le monde entier. Cela s’explique par le rôle clé que les minéraux joueront dans un avenir à faibles émissions de carbone.
Le tourisme constitue une partie importante de l’économie de la Colombie-Britannique et est en constant développement. La province reçoit annuellement plus de 15 millions de visiteurs du monde entier.
On peut trouver dans la région 7 parcs nationaux et plus de 600 parcs provinciaux très bien entretenus, le plus grand nombre de glaciers en Amérique du Nord ainsi que 6 500 îles le long de la Côte pacifique, le plus grand nombre d’espèces animalières sauvages résidentes dans le pays et 13 stations de ski de réputation internationale dont celle de Whistler, ayant accueilli les épreuves nordiques des Jeux olympiques d'hiver de 2010.
Concernant l’exportation, la Colombie-Britannique joue un rôle prédominant au Canada. Elle offre en effet la plus grande diversité parmi les provinces canadiennes et exporte ses produits vers les États-Unis, le Japon, l’Union européenne et les pays du bassin du Pacifique.
L’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) est une version révisée de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signée le 1er janvier 1994, qui avait pour but de faciliter les échanges commerciaux entre les États Unis, le Mexique et le Canada. En plus d’être l’accord commercial le plus ambitieux de l’histoire, l’ALENA a également créé la plus grande zone de libre-échange du monde et a permis de réunir deux pays développés riches et un État moins développé. L’accord a ainsi permis de favoriser le développement du commerce international en supprimant les barrières douanières tarifaires et non tarifaires et les réglementations nationales susceptibles de restreindre l’importation des biens et des services. En 2017, le président des États-Unis, Donald Trump, a menacé de renégocier l’accord, voire de l’annuler. Après de nombreuses renégociations, l'ALENA fut remplacé par l’ACEUM le 1er juillet 2020. Ce nouvel accord facilite l’admission temporaire des hommes et femmes d’affaires qui ont la citoyenneté américaine, mexicaine ou canadienne et qui sont engagés dans le commerce de biens ou de services ou dans les activités d’investissement. L’accord supprime également la nécessité pour tous les hommes et femmes d’affaires qui y sont assujettis d’obtenir une étude d’impact sur le marché du travail. Enfin, dans le cas des professionnels et des personnes mutées à l’intérieur d’une société, l’ACEUM accélère le processus de demande car la demande peut être présentée au point d’entrée du pays.
L’Union européenne (UE) est le deuxième plus important partenaire commercial. L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne offre aux entreprises canadiennes un accès préférentiel au marché de l’UE et d’excellentes possibilités de croissance dans cette région. Le 21 septembre 2022 marque le cinquième anniversaire de l'application provisoire de l'AECG. L'accord entrera pleinement en vigueur lorsque tous les États membres de l'UE auront achevé le processus de ratification. D'ici là, l'application provisoire de l'AECG se poursuit et reste accessible aux entreprises canadiennes et européennes. Depuis sa création, l’AECG a permis une augmentation conséquente des échanges commerciaux bilatéraux et offert un contexte particulièrement favorable aux entrepreneurs des deux côtés de l’Atlantique. La Colombie-Britannique offre ainsi d’intéressantes perspectives aux entreprises françaises souhaitant s’implanter et se développer en Amérique du Nord.